Quilombagem, marooning, marronnage… Nombreuses sont les langues coloniales où apparaît ce terme désignant la fuite des humains réduits en esclavage qui s’échappaient des plantations et des maisons des maîtres pour rejoindre des communautés réfugiées dans les palmeraies ou sur les mornes. L’Association Oyà vous proposent de penser le quilombo. Tous les mois, nous rencontrons une personne liée aux traditions de matrice africaine pour discuter le quilombo sous diverses perspectives.

Ce moi-ci nous vous invitons à rencontrer Marcia Nascimento, Yaquequerê do Centro de Tradições Ylê Asè Egi Omim à Rio de Janeiro.

Le texte qui suit a été retranscrit et adapté par Jessica Assard, et reprend les moments phares de l’intervention de Marcia le 17 décembre 2020.

« Je suis Marcia Nascimento, professeure, art-éducatrice et femme de candomblé, pratiquante active de la religion. Toute ma vie tourne autour de ma croyance et de ma religion et je cherche à vivre toujours en harmonie avec ça. Il faut que je sacrifie certaines choses mais ça me permet d’avoir la tête en paix. Je cherche à lier mes actions avec ma religion en cohérence avec ce en quoi je crois.

Je remercie l’association Oyà de m’avoir invitée car parler de quilombo aujourd’hui c’est très important, ici et dans tous les lieux où on peut faire entendre notre voix afin que les personnes comprennent l’importance du terreiro, et des centres de umbanda.

Le thème du quilombo est très débattu en ce moment, il est « déterré » car il a toujours été camouflé. Comme si les quilombos n’avaient jamais existé ou qu’ils avaient eu une signification mineure. Pour nous c’est très important de pouvoir parler de ça, réaffirmer notre existence en tant que Noirs actifs, et en harmonie avec notre ancestralité. Vu qu’on nous a emmenés jusqu’ici, cette terre nous appartient. « Aquilomber » pour nous c’est affirmer notre ancestralité et notre culture. Vivre en quilombo c’est affirmer à tout moment nos individualités. C’est un collectif, mais où on respecte l’individu. Le terreiro a toujours les portes ouvertes. On ne discrimine personne, chacun a sa valeur d’être humain et on ne pense pas ça à la légère. Nous avons tous notre individualité qui a besoin d’être respectée, entendue, car le système capitaliste nous efface. Il nous retire notre individualité, notre temps personnel, notre possibilité de soin intime et spirituel, donc dans les terreiros on a ce souci de renforcer notre tête, notre ori. « Ori » c’est notre orixá individuel, c’est notre premier orixá, celui qui nous guide et nous meut. C’est vraiment notre tête. Dans le candomblé on a cette fonction de s’occuper de l’ori pour ne pas nous perdre dans ce monde qui nous consomme, nous efface, nous annule, et qui fait que la personne se vende lorsqu’elle n’est pas en harmonie avec son ori. La personne dit une chose et en fait une autre. Elle veut suivre un chemin mais ses pieds prennent une autre direction. S’occuper de l’ori fait que la personne perd la peur de se rencontrer elle-même pour se fortifier et vivre en harmonie avec ce en quoi elle croit.

Le terreiro est un quilombo car on peut y être nous-mêmes. C’est là où on arrive encore à échanger des expériences, des savoirs. C’est ça s’aquilomber : être en groupe et se fortifier, créer des conditions pour pouvoir affronter le monde extérieur.

Le terreiro a des caractéristiques importantes qu’il faut expliquer. La matrice de mon terreiro vient de Salvador, du Axé Oxumaré. Dans mon terreiro les leaders sont des femmes. C’est important de le dire car récemment il y a plus d’hommes qui occupent cet espace mais aujourd’hui on trouve encore beaucoup de terreiros à la tête desquels se trouvent des femmes. Il est important de dire que le matriarcat est une tradition du candomblé qui n’a rien à voir avec un féminisme politique occidental européen.

C’est la vision, le soin du féminin en lien avec l’organisation, avec la communication. Traditionnellement, ces aspects sont liés au féminin dans nos cultures noires. Traditionnellement, les hommes n’étaient pas initiés. Ils étaient toujours ogãs, d’où la tradition des maisons de candomblé toujours gérées par des femmes car il leur était presque automatiquement exigé cette position de soin, d’alimentation, de maintien de la famille unie. C’est pour ça qu’on parle de matriarcat et non de féminisme. Parce que c’est une question culturelle qui n’a rien à voir avec la soumission. Ce sont des fonctions politiques, des prises de décision importantes, des postes de diplomatie. C’est lié à des investissements, il faut organiser la vie de la communauté, il faut avoir de nouvelles idées et projets. Ce sont des postes politiques de respect. Il est important de parler de matriarcat quand on parle de candomblé et de quilombo aussi. Ces endroits regroupent l’histoire de femmes puissantes. Le matriarcat est fondamental dans le candomblé car c’est dans le ventre de la femme qu’il y a la possibilité de renaissance. Le poste de ialorixá, le matriarcat, la question de la gestion des plantes qui nous sont essentielles, tout ça est lié au féminin et le corps féminin est très respecté dans le candomblé. Ça fait partie de la culture machiste de penser que quand l’homme est attentionné il est diminué.

Le poste le plus élevé, appelé parfois « zeladora », c’est celui de la ialorixá (femme) ou du babalorixá (homme), ce qui veut dire mère d’orixá ou père d’orixá. En dessous de ce poste il y a la iaquequerê ou le babaquequerê si c’est un homme.


Il y a les ogãs et les ekédis qui sont aussi pères et mères des orixás mais ne les incorporent pas. Les ogãs sont ceux qui jouent de l’atabaque, qui font les offrandes aux orixás, et les ekédis s’occupent de prendre soin du terreiro, de prendre soin des orixás quand ils sont incorporés, de la ialorixá et des autres enfants de la maison. Ils sont responsables de la mémoire du terreiro. Ce sont aussi les représentants du terreiro à l’extérieur si jamais la ialorixá ou le babalorixá ne peut pas assumer un rendez-vous.

Dans les terreiros il est fondamental d’avoir aussi bien les enfants que les anciens. Les anciens sont porteurs de savoir et les personnes âgées sont traitées avec beaucoup de respect. Ce sont nos griots. Les enfants, eux, sont notre continuité et c’est extrêmement important qu’ils soient parmi nous. On encourage leur présence, déjà parce qu’ils amènent la joie, et aussi parce qu’ils méritent de connaître l’autre versant de l’histoire. Dans le quotidien du terreiro les enfants ont aussi des responsabilités. On a par exemple un initié qui a été confirmé pour ogã à l’âge de sept mois. Il est passé par tout le rite et je l’ai accompagné pendant ce rite. Je l’ai accompagné dans sa confirmation religieuse et aujourd’hui, du haut de ses huit ans, il en sait beaucoup sur le fonctionnement du terreiro. Il connaît tous les rythmes des orixás car il occupe le poste d’alabê : c’est l’ogã qui chante pendant les rituels. On a conscience que c’est un enfant de huit ans, on le protège beaucoup pour que les personnes ne lui posent pas des questions inconvenantes mais quoi qu’il en soit il occupe ce poste. Devant n’importe qui il peut jouer de l’atabaque et chanter sans peur alors même qu’il vient d’apprendre à lire et écrire.
Il a eu des difficultés pour ça, mais d’un autre côté il avait déjà connaissance de tous les rythmes des orixás, il connaissait déjà le fonctionnement de tout le terreiro, et ça pour nous c’est fondamental.
Ma petite-fille, elle, est une ekédi. Elle n’est pas encore confirmée officiellement mais elle est déjà ekédi. Mère d’orixá. Elle ne va jamais incorporer l’orixá mais elle va toujours l’accompagner et l’épauler. C’est un poste politique aussi car elle représente la maison. Elle n’a que cinq ans mais ce poste lui est déjà attribué. Pour nous il est fondamental d’avoir des enfants dans le terreiro car c’est notre continuité. Ce qu’on sème aujourd’hui est pour eux et on encourage toujours les personnes ayant des enfants ou des filleuls à emmener les petits au terreiro pour découvrir.

En gros c’est ça. Il y a d’autres fonctions comme la cuisine, le soin des animaux, des vêtements, de l’alimentation des humains. Pour nous il est important de maintenir un corps sain donc notre table est toujours bien servie. Il est important que le corps soit en bonne santé car c’est l’endroit où habite l’orixá, et pour que mon orixá y soit bien, je dois être bien alimentée. Il y a des personnes qui épaulent la ialorixá au quotidien mais tout le monde va toujours se tourner vers la ialorixá qui gère la maison et qui est au courant de tout. Pour nous c’est un mouvement très naturel, ce n’est pas quelque chose de statique. Aujourd’hui je peux être celle en charge des toilettes mais demain je serai celle qui s’occupe de l’alimentation des orixás. Je ne reste pas statique dans une fonction.

Tout le monde commence par avoir l’opportunité de renaître, c’est l’initiation, puis d’évoluer avec le temps, d’apprendre, de connaître des choses et suivre une voie à partir des orientations des orixás. Le jeu de cauris est fondamental pour nous communiquer ce que l’orixá veut de nous, ce que la nature veut nous montrer. Il y a un mouvement. Les personnes ne sont pas des petits soldats de plomb. Les personnes viennent, connaissent, font confiance au terreiro… Et inversement. Tout ça en diverses étapes, dans un mouvement de respect. C’est notre tradition qui fait du terreiro un espace religieux. Notre communication, notre héritage ancestral, notre respect à ce qui nous a été laissé. Beaucoup de personnes disent qu’il n’y a pas de document mais il y a bien des choses écrites. Ce qui fait de nous un espace religieux, c’est qu’on suit une matrice, une orientation, qu’on voue un culte aux forces de la nature appelées orixás. La spiritualité est quant à elle présente lorsque nos individualités sont renforcées, lorsqu’on cherche à alimenter le corps et l’esprit pour aller de l’avant et englober chaque fois plus de personnes.

À partir du moment où on arrive à prendre soin, à écouter, à voir, à respecter, à vivre en harmonie avec la nature, on devient un espace de spiritualité.

J’ai l’habitude de dire que Bolsonaro, notre actuel président, ne serait jamais le bienvenu dans mon terreiro ni sûrement dans aucun autre. Même s’il venait recouvert d’or. Il ne vit pas en harmonie avec la nature, avec la planète. Il viole la nature, agresse les personnes, ne respecte pas l’investissement fait par les gens dans leur vie personnelle ni celles qui vivent pour le collectif. Il les méprise. Bolsonaro ne serait jamais une personne de candomblé. On a des principes en tant que religion et je pense que ça nous fortifie. Ça nous permet de garder les portes toujours ouvertes pour recevoir les gens, pour leur faire comprendre ce qu’est la spiritualité.

Voilà… J’ai eu une formation catholique comme la plupart des brésiliens de famille traditionnelle, pauvre. C’était presque une tradition que d’être initié dans le catholicisme. Aujourd’hui ça n’a plus lieu d’être. Aujourd’hui on veut chaque chose à sa place. On dit qu’on n’a plus besoin du syncrétisme, qui était l’utilisation des saints et des dogmes catholiques pour masquer l’exercice de notre religion au tout début. Aujourd’hui on n’a plus besoin de ça, on n’a plus besoin de masquer notre religion. On exerce notre religion à n’importe quelle heure. Je m’habille en blanc par respect à mon orixá et à l’orixá de ma ialorixá au moins trois fois par semaine sans rendre de compte à personne. C’est une victoire car le candomblé a déjà été persécuté par la police. Récemment le département de police a ouvert ses archives sur les terreiros fermés par la police au début du XXe siècle. Les terreiros étaient persécutés par la loi et par la police. Ça prend du temps… Mais on vit une ébullition, un moment d’aquilombement.

Le terreiro est un espace où on trouve un équilibre entre les personnes, on n’évalue pas les personnes selon ce qu’elles ont dans la poche. Pour nous c’est important de le mettre en avant. On n’a rien contre l’argent. C’est ça qui mouvemente la vie, c’est un mouvement d’échange. Mais on ne veut pas être des personnes vendues qui sont là pour travailler seulement en vue d’alimenter un système qui nous annule. On ne veut pas être les instruments du capitalisme sauvage, on ne veut pas faire de notre maison un endroit où les gens viennent avec une liste de choses à améliorer dans leur vie sans pouvoir aller de l’avant. Dans mon terreiro on a la question de l’échange et on retrouve ça dans les quilombos. L’aide, le partage. On pense que le candomblé montre qu’aujourd’hui c’est possible.

Notre terreiro fonctionne comme un centre culturel. La communauté est invitée à entrer et nous sommes ancrés dans la vie de la communauté. Pour nous le terreiro doit être inséré dans la communauté. En ce moment nous sommes en campagne pour l’implantation d’un laboratoire de plantes médicinales. On travaille déjà à cultiver certaines plantes mais on veut implanter ce laboratoire de plantes médicinales et de thérapies alternatives préventives, car notre peuple tombe malade et selon nous, à la fin de cette pandémie, on va devoir faire face à un pandemonium car le « dégouvernement » est insupportable. On manque de mesures sérieuses face au covid, donc dans la mesure de nos possibilités on veut pouvoir interférer, être acteurs, tendre la main au-delà du religieux.

Notre terreiro Ilê Axé Egi Omin a déjà certains projets qui visent toujours le rapprochement de la communauté. L’été dernier on a fait une colonie de vacances qu’on veut refaire maintenant virtuellement et qui s’appelle « Erês, Curumins e Quilombolas ». Les erês, se sont les enfants du candomblé, erê veut dire enfant en ioruba. Les curumins, se sont les enfants amérindiens, et les quilombolas sont les habitants du quilombo. On voulait un nom qui regroupe plusieurs cultures car l’idée était que les enfants découvrent diverses cultures et réalités. On a fait du jongo, des rythmes de candomblé, du graffiti, du dessin, des jeux traditionnels, et maintenant on va l’adapter au virtuel avec les familles. On s’impose à nous-mêmes ce défi. On fait aussi une campagne de collecte de livres pour mettre en place une bibliothèque noire. La colonie de vacances virtuelle se fera en janvier et une fois par semaine on va mettre notre bibliothèque afro-centrée à disposition du public et des écoles.

Il faut parfois être radical sinon on se fait avoir parce que le contraire existe déjà, donc on veut vraiment se concentrer sur notre culture et sur ce qui a des correspondances très directes avec elle car elle n’est pas acceptée. Le Brésil est un pays qui nie l’existence du racisme. Le racisme est nié tout le temps. Il est effacé. Les personnes vivent comme si l’être humain noir, l’individu noir, occupait la place qui lui revient de droit : les prisons, les asiles et hospices, les trottoirs, la prostitution, les écoles de piètre qualité. Voilà les endroits où on voit le Noir comme étant à sa place naturelle. Ils disent que c’est une question méritocratique, que le Noir occupe ces espaces car il n’a pas fait d’effort pour être ailleurs. On ne discute pas de la politique d’annulation de l’homme noir, car il y a eu un véritable plan d’extinction du Noir après l’abolition. Ce plan est réel. On a voulu faire disparaître le Noir de la société, donc il n’y a pas eu d’acceptation de notre culture, bien au contraire. Nous sommes tout le temps massacrés. Tous les jours il y a une quantité impressionnante de jeunes Noirs qui sont assassinés. Le Brésil est un pays violent qui persécute le peuple Noir.

Aujourd’hui on remercie beaucoup les technologies et Ogum, l’orixá des technologies, car on arrive à faire entendre notre voix. Faire en sorte qu’elle porte loin. Les quotas universitaires ont aussi ouvert des portes car beaucoup d’universitaires ont réussi à se faire entendre. De la part du gouvernement rien nous est donné. Depuis l’abolition il y a des lois qui excluent les Noirs, y compris des écoles publiques qui avant étaient les meilleures, et maintenant que les Noirs y ont accès, le gouvernement retire toutes les ressources de l’enseignement public. Les réformes ne mènent à rien, il n’y a aucune continuité dans les lois, le ministère de la culture a un budget ridicule alors que nous savons que l’éducation et la culture sont fondamentales pour l’évolution de l’être humain. C’est une attitude bête de leur part car nous sommes la majorité de la population alors il n’y a aucune intelligence à annuler plus de 50% de la population, de ne pas leur permettre l’accès à la culture, à l’alimentation de qualité, à l’éducation, à la santé. Il n’y a aucune stratégie derrière ça. Ce qu’il y a c’est la volonté de maintenir le pouvoir entre les mains d’une oligarchie.

La crise du covid a affecté tout le monde mais les terreiros de Rio, de Bahia, se sont réunis en chaînes de prière malgré la distance. On a fait une chaîne tous les lundis
à 18h. Tous les terreiros qui étaient disposés et sensibles à ça ouvraient pour des chaînes de prière. C’est ce qu’on pouvait faire vu les conditions, et ça nous fortifie car nous sommes des entités religieuses. Mon terreiro est sous l’égide d’un orixá lié
à la vie et à la mort, Omulu. Tous les lundis on fait une prière, et d’autres terreiros aussi. C’est notre façon de communiquer avec la nature et demander la cure, la force, la lumière, l’orientation au nom des chercheurs et médecins. C’est la forme à laquelle on croit.

En parallèle à ça on a ce projet de laboratoire de plantes médicinales et de pratiques thérapeutiques préventives non conventionnelles car on croit pouvoir amplifier notre action. Il est prouvé que notre système de santé est obsolète. C’est l’un des meilleurs du monde mais il est maltraité car ça fait partie de cette politique d’extermination du peuple noir et des peuples amérindiens. Quand on retire le budget de la santé on expose les personnes à ce qu’il se passe maintenant. Il manque des lits d’hôpitaux, les personnes meurent à la maison, les personnes meurent sur des chaises à l’hôpital par manque de lits. On pense qu’il faut toujours renouveler les stratégies. Le covid nous sépare car on doit rester à la maison. Dans mon terreiro je suis presque sure qu’il ne circule pas car les personnes qui ont besoin de travailler à l’extérieur ne s’y rendent pas et celles qui y sont, sont confinées. Je ne dis pas que le covid a été créé en laboratoire ni rien de tout ça. Je dis juste que vu les plans du gouvernement, la gestion du covid participe d’un plan d’extermination des populations noires et vulnérables. Normalement le terreiro a les portes ouvertes. Les personnes peuvent venir découvrir nos plantes, notre culture. Bien sûr qu’aujourd’hui, avec la pandémie, l’accès est restreint. C’est très compliqué de recevoir des gens car dans le terreiro nous sommes très protégés. C’est la nature qui a amené le covid et on essaye de vivre en harmonie avec la nature. On ne va pas prendre le contre-pied de la nature mais il faut agir avec respect.

Pour notre part, les alliances et rapprochements sont une question propre à chaque terreiro. Le mien a l’habitude de développer des projets et inviter d’autres terreiros. Cette semaine on a même fait une rencontre « au pied du berimbau ». Ce sont des rencontres où plusieurs questions propres au terreiro sont discutées par des invités qui peuvent s’exprimer librement. On a déjà organisé une rencontré des jeunes de terreiro, avec des personnes de terreiros amis. La jeunesse qui discute des questions en commun, la participation de la Ialorixá Wanda Araujo (Wanda de Omulu) à des rencontres avec d’autres Ialorixás, on a déjà eu des moments avant les élections pour essayer de discuter d’objectifs en commun… Mais c’est très difficile de réunir et fédérer car il y a la nécessité de survivre, il y a le quotidien. Le terreiro compte sur une équipe de travail mais les personnes ont leur vie en dehors. Il y a aussi les différentes façons de penser mais la plupart des terreiros est de bonne volonté. Nous sommes à bout. Il n’y a pas moyen d’échapper à ces discussions donc on entre dans tout espace qui nous ouvre les portes car les personnes sentent la nécessité de s’imposer.

Les terreiros de candomblé et les centres de umbanda sont persécutés, et faire se déplacer les personnes de la périphérie jusqu’au centre est difficile pour des questions logistiques de temps passé hors de son terreiro où certaines personnes restent pour des questions de sécurité car nous sommes menacés par des trafiquants de drogue,
par des religieux. On doit donc être unis et organisés pour affronter tout ça et créer nos stratégies. C’est dur. Tout est fait pour nous maintenir éloignés les uns des autres.
Je dis que Ogum nous guide car il nous maintient en communication permanente.

Je pense que vous aussi, vous êtes sur cette voie car à chaque rencontre de l’association Oyà, à chaque événement de capoeira, quand je vois des enfants qui participent aux cours, qui chantent, quand je reçois cette invitation à la discussion, je pense que c’est déjà un aquilombement.

Plus on sera nombreux et plus les personnes auront accès à ces informations. C’est déjà une forme de résistance que de provoquer la réflexion, transmettre des informations. C’est déjà un processus de quilombo. Il y a beaucoup de difficultés mais ce sont des graines que l’on sème. Il faut créer des stratégies selon les possibilités de chaque endroit. C’est difficile mais il faut avoir la volonté d’occuper des espaces. C’est merveilleux de savoir qu’il y aura une maison Ngoma dans la Babilônia car ce gouvernement a retiré tout l’argent dédié à la culture à Rio. Les acteurs de la culture vivent d’une aide qui était de 600 reais, qui est maintenant de 300 reais, et qui menace d’être coupée. C’est très difficile mais on va de l’avant et je pense que vous êtes sur la bonne voie. Il faut travailler en réseau, c’est extrêmement important. Mon terreiro opère comme ça, en lien avec beaucoup d’autres terreiros, avec des gens du théâtre, des musiciens… C’est comme ça qu’on dépasse les difficultés car on ne reçoit rien gratuitement, on n’a pas d’aide de l’État. Donc on a cette stratégie de réseau et si on recule d’un pas c’est pour ensuite en faire quatre ou cinq vers l’avant.
C’est une logique de guérilla. »

Les rencontres « Oyà pense le quilombo » se déroulent sur zoom et sont ouvertes à tou.te.s les membres de l’association et leurs invité.e.s. Pour recevoir les identifiants de connexion il suffit de nous envoyer un mail, ou laisser un commentaire sous ce post.

Axé!

Quilombagem, marooning, marronage… Muitas são as línguas coloniais nas quais aparece esse termo que designa a fuga de humanos escravizados na tentativa de escapar das plantações e casas-grandes rumo às comunidades refugiadas nos palmares ou no topo dos morros. Associação Oyà convidamos vocês a pensar o quilombo. Uma vez por mês faremos um encontro com alguém ligado às tradições de matriz africana para conversarmos sobre o quilombo sob diversas perspectivas.

Esse mês nos convidamos Marcia Nascimento, Yaquequerê do Centro de Tradições Ylê Asè Egi Omim à Rio de Janeiro.

« Eu sou Márcia Nascimento, arte-educadora e mulher de candomblé, praticante ativa da religião. Toda a minha vida gira em torno da minha crença e da minha religião e eu procuro sempre viver em harmonia com isso. Preciso sacrificar algumas coisas mas isso me permite manter a cabeça em paz. Procuro ligar as minhas ações com a minha religião, de forma coerente com aquilo no que acredito.

Agradeço a associação por ter me convidado pois falar de quilombo hoje é muito importante, aqui como em todos os lugares onde nossa voz possa ecoar para que as pessoas entendam a importância do terreiro e das casas de umbanda.

O tema do quilombo está sendo muito debatido atualmente, ele foi desenterrado pois sempre esteve camuflado. Como se os quilombos nunca tivessem existido ou tivessem tido um significado menor. Para nós é muito importante poder falar sobre isso, reafirmar a nossa existência enquanto negros ativos, e em harmonia com a nossa ancestralidade. Já que fomos trazidos até aqui, essa terra nos pertence. Para nós, aquilombar é afirmar a nossa ancestralidade e a nossa cultura. Viver em quilombo é afirmar a todo momento as nossas individualidades. É um coletivo, mas no qual o indivíduo é respeitado. As portas do terreiro estão sempre abertas. Não discriminamos ninguém, cada um tem seu valor enquanto ser humano e nós não dizemos isso da boca pra fora. Temos todos uma individualidade que precisa ser respeitada, ouvida, pois o sistema capitalista nos apaga. Ele nos tira nossa individualidade, nosso tempo pessoal, nossa possibilidade de cuidado íntimo e espiritual, então nos terreiros temos esse cuidado de fortalecer a nossa cabeça, o nosso orí. « Ori » é o nosso orixá individual, é o nosso primeiro orixá, aquele que nos guia e nos move. É realmente a nossa cabeça. No candomblé temos essa função de cuidar do orí para não nos perdermos nesse mundo que nos consome, nos apaga, nos anula, e que faz com que a pessoa se venda quando ela não está em harmonia com o seu orí. A pessoa fala uma coisa e faz outra. Ela quer seguir um caminho mas os pés dela tomam outra direção. Cuidar do orí faz com que a pessoa perca o medo de se encontrar consigo mesma para se fortalecer e viver em harmonia com aquilo no que ela acredita.

O terreiro é um quilombo pois nele podemos ser nós mesmos. É nele que ainda conseguimos trocar experiências, saberes. Aquilombar é isso: estar em grupo e se fortalecer, criar condições para poder confrontar o mundo exterior.

O terreiro tem características importantes que têm que ser explicadas. A matriz do meu terreiro é de Salvador, do Axé Oxumaré. No meu terreiro a liderança é de mulheres. É importante dizer isso pois recentemente tem mais homens ocupando esse espaço, mas ainda encontramos muitos terreiros encabeçados por mulheres. É importante dizer que o matriarcado é uma tradição do candomblé que não tem nada a ver com um feminismo político ocidental europeu.

É a visão, o cuidado do feminino de acordo com a organização, a comunicação. Tradicionalmente, esses aspectos são ligados ao feminino nas nossas culturas negras. Tradicionalmente, os homens não eram iniciados. Eles eram sempre ogãs, daí vem a tradição das casas de candomblé sempre gerenciadas por mulheres pois lhes era quase automaticamente pedido essa posição de cuidado, de alimentação, de manutenção da família unida. É por isso que falamos de matriarcado e não de feminismo. Porque é uma questão cultural que não tem nada a ver com submissão. São funções políticas, tomadas de decisão importantes, cargos diplomáticos. Está ligado com investimentos: tem que organizar a vida da comunidade, tem que ter novas ideias e projetos. São cargos políticos de respeito. É importante falar de matriarcado quando se fala de candomblé e de quilombo também. Esses lugares agrupam histórias de mulheres poderosas. O matriarcado é fundamental no candomblé pois é no ventre da mulher que há possibilidade de renascimento. O cargo de ialorixá, o matriarcado, a questão da gestão das plantas que nos são essenciais, tudo isso está ligado ao feminino e o corpo feminino é muito respeitado no candomblé. Faz parte da cultura machista pensar que quando o homem é atencioso isso o diminui.

O cargo mais alto, chamado ás vezes de zeladora, é o de ialorixá (quando é uma mulher), ou de babalorixá (quando é um homem), o que quer dizer mãe ou pai de orixá. Abaixo desse cargo tem a iaquequerê ou o babaquequerê caso seja um homem.


Tem os ogãs e as ekédis que também são mães e pais de orixás mas não os encorporam. Os ogãs são aqueles que tocam atabaque, fazem oferendas aos orixás, e as ekédis cuidam do terreiro, dos orixás quando estão encorporados, da ialorixá e das crianças da casa. São responsáveis pela memória do terreiro. São representantes do terreiro fora dele quando a ialorixá ou o babalorixá não pode assumir um compromisso.

No terreiro é fundamental ter tanto as crianças quanto os mais velhos. Os anciões são portadores dos saberes e as pessoas idosas são tratadas com muito respeito. São nossos griôs. Já as crianças são a nossa continuidade e é extremamente importante que estejam conosco. Incentivamos a presença delas, primeiro porque elas trazem alegria, e também porque elas merecem conhecer o outro lado da história. No dia a dia do terreiro as crianças também têm responsabilidades. Nós temos por exemplo um iniciado que foi confirmado como ogã aos sete meses de idade. Ele passou por todo o rito e eu o acompanhei durante esse rito. Eu o acompanhei durante a confirmação religiosa e hoje, aos oito anos, ele sabe muito do funcionamento do terreiro. Ele sabe todos os ritmos dos orixás porque ele ocupa o cargo de alabê: é o ogã que canta durante os rituais. Nós temos consciência de que é uma criança de oito anos, nós o protegemos muito para que outras pessoas não façam perguntas inconvenientes a ele, mas de qualquer forma ele ocupa esse cargo. Ele pode tocar atabaque e cantar na frente de seja lá quem for, ao passo que ele acabou de aprender a ler e escrever.
Ele teve dificuldades para isso, mas por outro lado ele já sabia todos os ritmos dos orixás, ele já conhecia o funcionamento do terreiro, e isso para nós é fundamental.
A minha neta é uma ekédi. Ela ainda não foi confirmada oficialmente mas ela já é ekédi. Mãe de orixá. Ela nunca vai incorporar orixá mas ela sempre vai acompanhar e apoiar orixá. Também é um cargo político porque ela representa a casa. Ela só tem cinco anos mas esse cargo já foi atribuído a ela. Para nós é fundamental ter crianças no terreiro pois elas são a nossa continuidade. O que plantamos hoje é para elas e sempre incentivamos as pessoas que têm filhos ou afilhados a trazê-los para conhecer o terreiro.

É isso. Tem outras funções como a cozinha, as roupas, a alimentação dos humanos. Para nós é importante manter o corpo são então a nossa mesa está sempre bem servida. É importante que o corpo esteja saudável porque é onde mora o orixá, e para que meu orixá esteja bem, eu tenho que estar alimentada. Tem as pessoas que ajudam a ialorixá no dia a dia, mas é sempre ela que todos vão procurar, é ela que sabe tudo da casa e gerencia tudo. Para nós é um movimento muito natural, não é uma coisa estática. Hoje eu posso ser aquela que cuida dos banheiros e amanhã a que cuida dos alimentos dos orixás. Eu não fico estática em uma função.

Todos começam por ter a oportunidade de renascer, é a iniciação, e depois de evoluir com o tempo, de aprender, de conhecer as coisas e seguir um caminho a partir das orientações dos orixás. O jogo de búzios é fundamental para sabermos o que o orixá quer de nós, o que a natureza quer nos mostrar. Tem um movimento. As pessoas não são soldadinhos de chumbo. As pessoa vêm, conhecem, vão confiando no terreiro… E vice-versa. Tudo isso acontece em diversas etapas, num movimento de respeito. É a nossa tradição que faz do terreiro um espaço religioso. A nossa comunicação, a nossa herança ancestral, o nosso respeito ao que nos foi passado. Muitas pessoas dizem que não tem documentação mas tem muita coisa escrita sim. O que nos torna um espaço religioso, é o fato de seguirmos uma matriz, uma orientação, o fato de cultuarmos as forças da natureza chamadas orixá. Já a espiritualidade se faz presente quando as nossas individualidades são fortalecidas, quando buscamos alimentar o corpo e o espírito para seguir em frente e abarcar cada vez mais pessoas.

A partir do momento em que conseguimos cuidar, ouvir, ver, respeitar, viver em harmonia com a natureza, nós nos tornamos um lugar de espiritualidade.

Eu costumo dizer que bolsonaro, nosso atual presidente, nunca seria bem-vindo no meu terreiro nem certamente em nenhum outro. Mesmo se ele viesse coberto de ouro. Ele não vive em harmonia com a natureza, com o planeta. Ele violenta a natureza, agride as pessoas, não respeita o investimento feito pelas pessoas em suas vidas pessoais nem por aquelas que vivem pelo coletivo. Ele as despreza. Bolsonaro não seria nunca uma pessoa de candomblé. Enquanto religião, temos princípios que nos fortalecem. Permitem-nos manter nossas portas sempre abertas para receber pessoas, levá-las a entender o que é a espiritualidade.

É isso… Eu tive uma formação católica como a maioria dos brasileiros de família tradicional, pobre. Ser iniciado no catolicismo era quase uma tradição. Hoje não tem mais por quê. Hoje queremos cada coisa em seu lugar. Falamos que não precisamos mais do sincretismo, que foi o uso dos santos e dogmas católicos para camuflar o exercício da nossa religião lá no início. Hoje não precisamos mais disso. Exercemos a nossa religião a qualquer hora. Eu me visto de branco em respeito ao meu orixá e ao orixá de minha ialorixá pelo menos três vezes por semana sem dar satisfação a ninguém. É uma vitória pois o candomblé já foi perseguido pela polícia. Recentemento o departamento de polícia liberou os arquivos sobre os terreiros fechados pela polícia no início do século XX. Os terreiros foram perseguidos por lei e pela polícia. Demora… Mas estamos vivendo uma ebulição, um momento de aquilombamento.

O terreiro é um espaço onde encontramos um equilíbrio entre as pessoas, não avaliamos as pessoas em função do que elas têm no bolso. Para nós é importante destacar isso. Não temos nada contra o dinheiro. É ele que movimenta a vida, é um movimento de troca. Mas nós não queremos ser pessoas vendidas que só estão aqui para trabalhar em prol de alimentar um sistema que nos apaga. Não queremos ser instrumentos de um capitalismo selvagem, não queremos fazer da nossa casa um lugar onde as pessoas vêm com uma lista de coisas a serem melhoradas nas suas vidas sem poder seguir em frente. No meu terreiro temos a questão da troca e isso se encontra nos quilombos. A ajuda, o compartilhamento. Pensamos que o candomblé mostra que hoje isso é possível.

O nosso terreiro funciona como um centro cultural. A comunidade está convidada a entrar e nós somos ancorados na vida da comunidade. Para nós o terreiro deve estar inserido na comunidade. Atualmente estamos em campanha para a implantação de um laboratório de ervas medicinais. Já trabalhávamos com o cultivo de certas ervas mas queremos implantar esse laboratório de ervas medicinais e de terapias alternativas preventivas, porque o nosso povo está adoecendo e na nossa opinião, no final dessa pandemia, vamos ter que enfrentar um pandemônio porque o desgoverno está insuportável. Faltam medidas sérias diante da covid então na medida das nossas possibilidades queremos poder interferir, sermos atores, estendermos a mão para além do religioso.

Nosso terreiro Ilê Asé Egi Omin já tem alguns projetos cujo objetivo é sempre de nos aproximarmos da comunidade. No verão passado tivemos uma colônia de férias que queremos fazer de novo e que se chama « Erês, Curumins e Quilombolas ». Os erês são as crianças do candomblé. Erê quer dizer criança em iorubá. Os curumins são as crianças indígenas. E os quilombolas são os habitantes do quilombo. Queríamos um nome que abarcasse várias culturas porque a ideia era que as crianças descobrissem várias culturas e realidades. Tivemos jongo, ritmos de candomblé, grafite, desenho, jogos tradicionais, e agora queremos adaptar ao virtual com as famílias. Nós nos impusemos esse desafio. Também fizemos uma campanha de coleta de livros para lançarmos uma biblioteca negra. A colônia de férias virtual vai ser em janeiro e uma vez por semana vamos colocar nossa biblioteca afro-centrada à disposição do público e das escolas.

Às vezes é preciso ser radical senão ficamos para trás porque o contrário já existe, então queremos realmente nos concentrar na nossa cultura e naquilo que tem ligações muito diretas com ela pois ela não é aceita. O Brasil é um país que nega a existência do racismo. O racismo é negado a todo momento. Ele é apagado. As pessoas vivem como se o ser humano negro, o indivíduo negro, ocupasse o lugar que lhe cabe de direito: as prisões, os asilos e hospícios, as calçadas, a prostituição, as escolas de péssima qualidade. São esses os lugares que enxergamos como naturais para o negro. Dizem que é uma questão meritocrática, que o negro ocupa esses espaços porque ele não se esforçou para estar em outro lugar. Não se discute a política de apagamento do homem negro, pois houve um verdadeiro plano de extinção do negro depois da abolição. Esse plano é real. Quiseram fazer o negro desaparecer da sociedade, então não houve aceitação da nossa cultura, muito pelo contrário. Somos todo tempo massacrados. Todos os dias há uma quantidade impressionante de jovens negros assassinados. O Brasil é um país violento que persegue o povo negro.

Hoje agradecemos muito as tecnologias e Ogum, que é o orixá das tecnologias, pois conseguimos fazer com que nossas vozes sejam ouvidas. Com que elas ecoem. As cotas nas universidades também abriram portas pois muitos universitários conseguiram se fazer ouvir. Da parte do governo nada nos é entregue. Desde a abolição existem leis que excluem os negros, até mesmo das escolas públicas que já foram as melhores, e agora que os negros têm acesso a elas, o governo retira toda a verba do ensino público. As reformas não levam a nada, não tem nenhuma continuidade nas leis, o ministério da cultura tem um orçamento ridículo ao passo que nós sabemos que educação e cultura são fundamentais para o crescimento do ser humano. É uma atitude burra da parte deles porque nós somos a maioria da população então não tem nenhuma inteligência em apagar mais de 50% da população, em não lhes permitir acesso à cultura, à alimentação de qualidade, à educação, à saúde. Não tem nenhuma estratégia por trás disso. O que tem é a vontade de manter o poder entre as mãos de uma oligarquia.

A covid afetou a todos mas os terreiros do Rio, da Bahia, se reuniram em correntes de oração apesar da distância. Fizemos uma corrente todas as segundas às 18h. Todos os terreiros que estavam dispostos e sensíveis a isso abriram para correntes de oração. Foi o que pudemos fazer dadas as condições, e isso nos fortalece enquanto entidades religiosas. Meu terreiro está sob a égide de um orixá ligado à vida e à morte, Omulu. Todas as segundas fazemos uma oração, e outros terreiros também. É o nosso jeito de comunicarmos com a natureza e pedirmos cura, força, luz, orientação em nome dos pesquisadores e dos médicos. É a forma na qual acreditamos.

Em paralelo a isso temos esse projeto de laboratório de ervas medicinais e de terapias preventivas não convencionais pois acreditamos poder amplificar nossas ações. Está comprovado que o nosso sistema de saúde está falido. É um dos melhores do mundo mas ele é maltratado e isso faz parte dessa política de extermínio do povo negro e dos povos indígenas. Quando se retira a verba da saúde, expõe-se as pessoas ao que está acontecendo agora. Faltam leitos de hospital, pessoas morrem em casa, pessoas morrem em cadeiras no hospital por falta de leitos. Pensamos que é sempre preciso renovarmos estratégias. A covid nos separa pois temos que ficar em casa. No meu terreiro tenho quase certeza que não circula porque as pessoas que precisam trabalhar fora não vêm e as que estão aqui estão confinadas. Eu não estou dizendo que a covid foi criada em laboratório nem nada disso. Só estou dizendo que levando em consideração os planos do governo, a gestão da covid faz parte de um plano de extermínio das populações negras e vulneráveis. Normalmente as portas do terreiro ficam abertas. As pessoas podem vir conhecer nossas ervas, nossa cultura. É claro que hoje, com a pandemia, o acesso está restrito. Fica muito complicado receber pessoas porque no terreiro estamos muito protegidos. Foi a natureza que trouxe a covid e nós tentamos viver em harmonia com a natureza. Não vamos a contrapelo da natureza mas é preciso agir com respeito.

As alianças e aproximações são questões próprias a cada terreiro. O meu costuma desenvolver projetos e convidar outros terreiros. Essa semana mesmo fizemos um encontro ao pé do berimbau. São encontros onde várias questões próprias ao terreiro são discutidas pelos convidados que podem se expressar livremente. Já organizamos um encontro dos jovens de terreiro, com pessoas de terreiros amigos. A juventude discutindo questões em comum, a participação da ialorixá Wanda Araújo (Wanda d’Omulú) em encontros com outras ialorixás, os momentos que tivemos antes das eleições para tentar debater sobre objetivos em comum… Mas reunir e federar é muito difícil porque tem a necessidade de sobreviver, tem o quotidiano. O terreiro conta com uma equipe de trabalho mas as pessoas têm suas vidas do lado de fora. Tem também as diferentes formas de pensar, mas a maioria dos terreiros faz prova de boa vontade.

Os terreiros de candomblé e os centros de umbanda estão sendo perseguidos, e pedir às pessoas da periferia para se deslocar até os centros está sendo difícil por questões de logística e de tempo. Algumas pessoas ficam nos terreiros por questões de segurança, pois nós estamos sendo ameaçados por traficantes e religiosos. A gente deve ficar unido e organizado para confrontar tudo isso e criar nossas estratégias. É difícil. Tudo é feito para nos manter afastados uns dos outros.

Eu falo que Ogum nos guia porque ele nos mantém em comunicação permanente.

Eu acho que vocês também estão trilhando esse caminho porque a cada encontro da associação, a cada evento de capoeira, quando eu vejo as crianças participando das aulas, cantando, quando eu recebo esse convite para dialogar, eu penso que isso já é aquilombamento.

Quanto mais seremos, maior o número de pessoas que terão acesso a essas informações. Isso já é uma forma de resistir e de provocar reflexão, transmitir informações. Isso já é um processo de quilombo. Tem muitas dificuldades mas já são plantas que estamos semeando. É preciso criar estratégias em função das possibilidades de cada lugar. É difícil, mas é preciso ter vontade de ocupar esses espaços. É maravilhoso saber que vai ter uma Casa Ngoma na Babilônia porque esse governo retirou toda a verba destinada à cultura no Rio. Os atores culturais vivem com um auxílio que era de R$ 600, que passou para R$ 300, e que agora ameaça ser cortado. É muito difícil, mas seguimos em frente e eu acho que vocês estão no caminho certo. Tem que trabalhar em rede, é extremamente importante. O meu terreiro opera assim, em ligação com muitos outros terreiros, com gente do teatro, com músicos… É assim que a gente ultrapassa as dificuldades porque a gente não recebe nada de graça. Não contamos com ajuda do governo. Então temos essa estratégia de rede e se recuamos um passo é para depois darmos quatro ou cinco para frente.
È uma lógica de guerrilha. »

Os encontros « Oyà pensa o quilombo » acontecem via zoom e são abertos para todos os membros da associação e seus convidados. Para receber as senhas de conexão basta nos enviar um e-mail ou deixar um comentário nesse post.

Axé!

Traduction et transcription par Jessica Assard.
Professeure de langue et littératures lusophones,
doctorante en littérature brésilienne.